Le blogue du Québec maritime
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Il flotte comme un parfum de bout du monde à Natashquan
Éric Marchand
Visiter Natashquan : suivez le guide!
Il flotte comme un parfum de bout du monde à Natashquan, « là où on chasse l’ours » en Innu, sans doute parce que, jusqu’à tout récemment, ce village de la Côte-Nord d’à peine 300 âmes coïncidait avec la fin de la route 138. Depuis la fin septembre de cette année, il est maintenant possible d’atteindre Kegaska, à environ 44 kilomètres à l’est de Natahshquan.
Portraits de villageois
Arrivé sur place, il faut d’abord faire une halte dans le bâtiment de Destination Natashquan, qui gère l’industrie touristique de la région. On y trouvera toute la documentation et les renseignements nécessaires pour apprivoiser les lieux. Le mur de l’accueil est tapissé de photos d’habitants du village. Elles sont l’œuvre d’Anna Birgit. Depuis une quarantaine d’années, cette Danoise résidant à Paris vient se ressourcer chaque été dans ce coin de paradis, comme un certain Gilles Vigneault, figure québécoise de la chanson et enfant du pays (sa maison natale existe toujours), qui profite de la belle saison pour encadrer des ateliers d’écriture. On peut les comprendre, tant cette petite localité, située sur le territoire Innu, étonne par son charme ancien et vivifiant, son histoire et ses petits trésors.
Les Galets : l’âme de Natashquan
De la Copacte, on aperçoit au loin les fameux Galets : l’âme de Natashquan, et un site classé monument historique depuis 2006. Il ne reste que 12 des 33 cabanes de pêcheurs que comptait le village lorsqu’il était le centre de pêche le plus actif de la Côte-Nord. À l’époque, on y entreposait le poisson séché et salé.
La visite révèle d’autres intérêts. Prenez l’église par exemple, une des plus anciennes de la Côte-Nord. Cet édifice, construit en 1861, et qui était au départ une chapelle, vaut surtout le détour pour son toit, en forme de coque de bateau renversé et entièrement sculpté à la main. Il a été fabriqué avec le bois de deux navires naufragés dans la région. Tout près de là, la vieille école, restaurée en 2000, est devenue un petit musée rendant hommage aux habitants du village, à commencer par le plus illustre d’entre eux, le poète Gilles Vigneault, auquel est consacrée une exposition.
Culture et farniente
Terre de traditions – c’est un des rares endroits au Québec où l’on fête encore la Mi-Carême – et de culture, reconnue entre autres pour son artisanat, notamment innu, Natashquan accueille chaque été, depuis 2006, le Festival du conte et de la légende de l’Innucadie.
Si vous aimez la musique, vous en entendrez certainement au café l’Échourie. Il se passe toujours quelque chose dans cet endroit coloré et chaleureux tenu par Doris Minier, une Saguenéenne qui a eu le coup de foudre pour le coin. À l’intérieur, des livres donnent à ce lieu des airs de bibliothèque, et il n’est pas rare d’assister à un concert ou à une pièce de théâtre, ou de découvrir une exposition de peinture. Cette escale est aussi tout indiquée en cas de petits creux, avec ses repas simples « cuisinés à la manière d’ici », comme le martèle la gérante. Posé sur le sable, le café-bistrot fera chavirer les plus indécis avec sa vue imprenable sur la baie de Natashquan, appréciée pour ses eaux peu profondes et surtout tempérées, grâce à la rencontre de deux rivières qui viennent s’y jeter. Tentant vous avez dit?
(1) commentaire
François Guertin
Belle présentation à bientôt