Le blogue du Québec maritime
- Michel Bonato/Tourisme Îles de la Madeleine
Les phoques du Saint-Laurent
Les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent sont bien connues pour abriter toute une faune marine dont les principaux acteurs sont les mammifères marins. Si les baleines et les bélugas sont les plus connus, il reste que les phoques sont très présents sur l’ensemble des rivages des principales régions du Québec maritime. On distingue alors deux saisons bien différentes, chacune représentée par deux espèces de phoques : l’été avec les phoques communs et les phoques gris et l’hiver avec les phoques du Groenland et les phoques à capuchon.
Les deux premières espèces viennent passer la saison estivale dans nos eaux pour s’alimenter et, ensuite, migrent en hiver dans les eaux côtières étasuniennes dépourvues de glace flottante. Quant aux phoques du Groenland et aux phoques à capuchon, ils se rendent chaque hiver dans le golfe et parfois l’estuaire du Saint-Laurent pour mettre bas et remontent dès le printemps dans les eaux subarctiques et arctiques chargées de glace pour se nourrir.
Le phoque commun (Phoca vitulina) est, avec ses 1,2 à 1,8 m de long et ses 110 kg, le plus petit de nos phoques laurentiens. Ce pinnipède se singularise sur nos côtes par son comportement à terre lorsqu’il fait la « banane » : son corps est posé sur un rocher ou sur la plage, appuyé sur un flanc, la tête dressée et la queue relevée. Le corps de ce phoque est court et trapu. Sa tête est petite, ronde et évoque un peu celle d’un chat. Le phoque commun est assez farouche et s’éloigne dès l’approche d’un navire ou d’un randonneur. Il est commun dans les régions du Québec maritime, notamment dans le secteur de Rivière-du-Loup, sur l’île Verte, entre Le Bic et Sainte-Flavie au Bas-Saint-Laurent, ainsi que dans le parc national Forillon en Gaspésie.
Le phoque gris (Halichoerus grypus) est le plus commun des pinnipèdes laurentiens. Il est aussi l’un des plus gros avec ses 1,8 m à 2,3 m de long et ses 150 à 230 kg. Ce phoque d’un pelage gris parsemé de petites taches sombres, se caractérise par sa tête « de cheval » : le museau est allongé et large et présente des narines presque proéminentes. Champion de l’apnée parmi nos phoques québécois, le phoque gris peut atteindre 300 m de profondeur et y rester jusqu’à une trentaine de minutes. Il est régulier de rencontrer ce phoque partout sur la rive nord du Saint-Laurent, de Tadoussac à Blanc-Sablon (sur la Côte-Nord), et sur la rive sud, de Rivière-du-Loup jusqu’à Percé.
Le phoque du Groenland (Pagophilus groenlandicus) est le pinnipède emblématique des Îles de la Madeleine et des régions arctiques et cela grâce à la naissance des « blanchons » sur la banquise madelinienne. Ce phoque très particulier de 1,5 m et de 120 kg se distingue par son corps allongé et sa pigmentation corporelle blanc argenté et tachetée de larges bandes noires ou marron foncé. Ce phoque est l’un des « gros » mammifères les plus nombreux sur la planète avec une population mondiale de 6 millions de têtes. C’est en février que ces phoques viennent se reproduire et mettre bas (11,5 mois plus tard) autour des Îles de la Madeleine.
Le phoque à capuchon (Cystophora cristata) doit son nom à la présence d’une trompe bien visible uniquement chez les mâles. Peu commun dans le Saint-Laurent, ce pinnipède de 2,3 m et de 350 kg fréquente la banquise des Îles de la Madeleine de la fin février à la mi-mars et les jeunes s’égarent parfois dans l’estuaire du Saint-Laurent au printemps.
Au Québec, les phoques sont beaucoup plus visibles que les cétacés, pour la simple raison qu’ils viennent s’échouer volontairement sur une banquise, sur une roche, sur une plage ou, parfois, sur un quai. Ils sont aussi urbains et n’hésitent pas à rentrer dans les ports et les marinas pour se nourrir… ou se reposer. Les phoques sont donc très communs, été comme hiver, dans le paysage naturel des régions du Québec maritime. Gardez l’œil ouvert pendant votre route; vous pourriez avoir la chance d’en apercevoir!
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