Le blogue du Québec maritime
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Phare de l'île Verte
Mathieu Dupuis
L’histoire du Bas-Saint-Laurent racontée par Richard Saindon
Histoires de marins, de draveurs, de gardiens de phare… Le Bas-Saint-Laurent est une région riche d’anecdotes du passé. Ces histoires, Richard Saindon les connaît bien. Journaliste retraité et historien, il a d’ailleurs écrit le livre « Les Chroniques du Bas-Saint-Laurent », où il relate plus de 6000 événements survenus dans la région de 1535 à 2017.
La mosaïque culturelle
Richard explique qu’historiquement, la population du Bas-Saint-Laurent était assez homogène, issue en grande majorité de la France, avec, bien sûr, une présence autochtone. Des peuples nomades ont parcouru la région, comme les Montagnais en provenance de la Côte-Nord, mais ce sont surtout les Malécites qui y étaient installés. Plusieurs toponymes nous proviennent d’ailleurs des Premières Nations, comme Rimouski (terre de l’orignal ou demeure du chien, selon les traductions) ou Témiscouata (lac profond).
Le tourisme a commencé au Bas-Saint-Laurent autour des années 1860, avec le développement du réseau routier et du chemin de fer. Les gens venaient pour fréquenter la plage et bénéficier des bains de mer. C’était surtout, à l’époque, l’élite anglophone qui pouvait se permettre ce genre de voyage. « C’est gens-là ce sont installés aussi, plusieurs ont construit de magnifiques villas, des maisons incroyables, de petits châteaux, entre autres à Cacouna, à Rivière-du-Loup et à Notre-Dame-du-Portage. Et on peut encore voir ces magnifiques résidences aujourd’hui » explique Richard.
Le patrimoine maritime
L’histoire du Bas-Saint-Laurent est grandement influencée par la proximité du Saint-Laurent. On le constate tout d’abord par ses phares, précieux témoins du passé. Chaque sentinelle a une histoire particulière, que ce soit le phare du Pot à l’Eau-de-Vie, le phare de Pointe-au-Père ou le phare de l’île Verte, le plus vieux du Québec! En visitant ce dernier, on peut d’ailleurs en apprendre davantage sur la famille de gardiens qui a veillé au bon fonctionnement du phare pendant 137 ans.
Il y a eu de nombreux naufrages près des côtes de la région. Une centaine de bateaux auraient coulé dans les eaux du Saint-Laurent. La plus grande tragédie maritime de ce dernier demeure le naufrage de l’Empress of Ireland, qui a sombré en seulement 14 minutes en faisant 1012 victimes. Aujourd’hui, il est possible de visiter un musée à son nom au Site historique maritime de la Pointe-au-Père. À explorer aussi sur place : le sous-marin Onondaga, le premier sous-marin accessible au public au Canada!
Si on demande à Richard une histoire du Bas-Saint-Laurent qui le fascine, il répond celle des pêcheurs basques, qui venaient y chasser la baleine au tout début du 16e siècle. « Ils venaient chasser et retournaient en Europe avec des barriques d’huile. Ils nous ont laissé sur l’île aux Basques, tout près de Trois-Pistoles, des fours où l’on faisait fondre la graisse de baleine pour produire cette huile. C’était vraiment la grande aventure puisque, de ces gens-là, plusieurs n’en sont jamais revenus. » raconte Richard.
Un canyon rempli d’histoires
Il n’y a pas que le fleuve qui a marqué l’histoire de la région. Il y a aussi les forêts et les rivières. Au 19e et au 20e siècle, Rimouski a joué un grand rôle dans l’industrie du bois. Des hommes faisaient le transport de billots de bois sur la rivière, la drave, une activité souvent périlleuse. Plusieurs draveurs ont d’ailleurs perdu la vie en essayant de défaire des embâcles sur la rivière. Pour en savoir davantage sur cette époque, rendez-vous au Canyon des Portes de l’Enfer où un site rend hommage à ces hommes courageux!
Des musées à voir
Vous aurez deviné que le Bas-Saint-Laurent est une région fascinante à visiter. Les musées ou lieux d’interprétation sont nombreux. En voici d’ailleurs quelques-uns qui n’ont pas été mentionnés plus haut :
- La Maison Chapais
- Le Manoir seigneurial Fraser
- Le Musée du Bas-Saint-Laurent
- Le Musée du Témiscouata
- Le Musée régional de Rimouski
- Le Musée régional de Kamouraska
- Le Site historique de la maison Lamontagne
Richard se passionne bien sûr pour le patrimoine de sa région natale, mais il y a beaucoup plus : « J’adore les paysages, mais surtout, je trouve qu’on a une qualité de vie incroyable ici : pas de stress! Et les gens prennent le temps de se parler et de vivre. Je ne pourrais pas me passer du plein air et de la vue des couchers de soleil sur le Saint-Laurent. »
Alors, à votre tour de venir explorer le Bas-Saint-Laurent!
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