Le blogue du Québec maritime

Les fous de Bassan de l’île Bonaventure : un spectacle époustouflant!
  • Entre 2 Escales

Les fous de Bassan de l’île Bonaventure : un spectacle époustouflant!

Debout sur le quai de Percé, on n’a d’yeux que pour le célèbre rocher du même nom. Pourtant, en regardant droit devant nous, on ne peut pas la manquer. L’île Bonaventure est bien là, ancrée dans ce magnifique décor, et elle cache un véritable trésor : des dizaines de milliers de fous de Bassan qui y ont élu refuge. Jamais je n’avais vu rien de tel. J’ai beau avoir voyagé un peu partout dans le monde, avoir traversé des continents de long en large, l’île Bonaventure reste l’un des endroits les plus exceptionnels que j’ai visités à ce jour.

9 heures du matin : je monte à bord du bateau qui me mènera jusqu’à l’île. Lors de la traversée, des employés du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, nous expliquent que l’île compte plus de 200 000 oiseaux, dont une colonie de 110 000 fous de Bassan. D’ailleurs, on commence déjà à les apercevoir au loin, nichés dans les parois des rochers qui entourent l’île. Appareil photo en main, je capte mes premiers clichés. Ici, un oiseau qui plonge dans l’eau pour attraper son repas, là-bas, trois phoques qui se prélassent au soleil... La visite vient à peine de commencer et on en a déjà plein la vue.

Une fois sur l’île on nous explique que quatre sentiers permettent de rejoindre le plateau où se trouvent les fous de Bassan. Le sentier des Colonies est le plus accessible et le plus facile. Celui des Mousses propose de magnifiques vues sur les falaises de l’île. Mais si, comme moi, vous êtes amateur d’histoire et de patrimoine, je vous recommande plutôt le sentier Chemin-du-Roy.

En fait l’île Bonaventure cache une histoire fascinante. Découverte en 1534 par Jacques Cartier, elle jouera un rôle important dans l’industrie de la pêche à la morue et dans le développement de la région. Vous pourrez le constater en visitant une vingtaine de maisons du 19e siècle, restaurées ou reconstruites de toutes pièces dans un souci de préserver la richesse patrimoniale du site. Rémi Plourde, le directeur général du parc et celui qui m’a gentiment fait faire la visite, m’explique que l’idée est de recréer l’atmosphère de l’époque et de conserver une trace du passage des familles qui ont façonné l’histoire de la région.

Mais si on se rend sur l’île, c’est bien sûr pour admirer la colonie de fous de Bassan qui y habite. Chaque été, ils sont environ 110 000 à revenir pour la période de reproduction. En s’en approchant, on entend d’abord leurs cris… Imaginez-vous  tous ces oiseaux qui crient en même temps. Il s’agit d’une expérience sonore absolument ahurissante! Puis, on les aperçoit, bien installés sur leur nid. Peu d’endroits au monde permettent de voir une colonie aussi grande de si près. Et laissez-moi vous dire que le spectacle est magnifique.

Même si on a l’impression qu’ils ont toujours habité sur l’île Bonaventure, la toute première mention des fous de Bassan dans un document historique ne remonte qu’à 1860. Et à l’époque, ils étaient à peine 3000 à peupler le territoire. En 1919, l’île devient un sanctuaire pour oiseaux et la population s’accroit rapidement. Il faut dire que la géologie du site, l’absence de prédateurs et l’abondance de nourriture dans le golfe du Saint-Laurent en fait un endroit parfait pour poser bagages.

Rémi m’explique toutefois qu’avec le réchauffement climatique, les poissons dont se nourrissent les fous de Bassan se font de plus en plus rares. Alors que l’eau se réchauffe peu à peu, les poissons migrent vers le nord laissant la colonie dans un état précaire. Depuis quelques années, on a d’ailleurs noté d’importantes baisses dans le nombre de petits qui viennent au monde (ou qui survivent jusqu’à l’âge adulte). Un bien triste constat… Mais soyez sans crainte, ce problème est suivi de près par des équipes de chercheurs du service canadien de la faune et de l’Université du Québec à Rimouski.

Si vous êtes amateurs d’ornithologie, sachez que l’île Bonaventure abrite pas moins de 224 espèces d’oiseaux marins (je vous épargne l’énumération!). Il y en a donc pour des heures et des heures d’observation.

Avant de quitter l’île Bonaventure, je fais un dernier arrêt au restaurant des Margaulx pour goûter à leur célèbre soupe au poisson, un véritable délice! Alors que je remonte à bord du bateau, j’ai du mal à quitter l’île des yeux. Une chose est sûre, les souvenirs de cette journée passée en compagnie des fous de Bassan resteront longtemps gravés dans ma mémoire.

Laisser un commentaire
*

(4) commentaires

René Marin

Bonjour pouvez-vous me dire à quel moment les fous de bassin quitte l'île bonaventure Merci d'avance pour votre réponse

Le Québec maritimeLe Québec maritime

Bonjour, les excursions vers l'île Bonaventure prennent fin à l'Action de Grâce, ce qui coïncide habituellement aussi avec le départ des fous de Bassan vers le sud.

Hélène Lecompte

À partir de quelle date le retour des fous de bassan. Merci

Le Québec maritimeLe Québec maritime

Bonjour Hélène, On peut habituellement observer les fous de Bassan sur l'île Bonaventure de fin mai à début octobre.

HERVE

Bonjour, Merci pour votre article avec jolies photos ! Les fous de Bassan m'intéressent même si je ne pourrai probablement jamais aller si loin pour le voir... Heureusement en France, on a l'Île Rouzic ! Mais on ne peut pas mettre pied à terre. J'ai quelques questions : Au cours de votre balade sur le sentier, passiez-vous près des couples d'oiseaux ou étiez-vous à une certaine distance ? Sont-ils des oiseaux assez confiants pour nicher près des sentiers et indifférents au passage des personnes près d'eux ou s'enfuyaient-ils ? Bonne journée à vous

Le Québec maritimeLe Québec maritime

Bonjour Hervé, L'Île Bonaventure est une île protégée, qui est, au jour d'aujourd'hui, un parc naturel. Il n'y a donc pas d'habitants sur l'île. La colonie de fous de Bassan loge le long d'un sentier de randonnée depuis lequel les oiseaux sont observables à quelques mètres. Ils sont habitués à la présence des visiteurs et restent proches des humains tout en continuant leurs activités. Ils sont cependant totalement libres et nous pouvons observer les déplacements des individus qui vont pêcher au large. Bonne journée!

Lucie Bergeron

Bonjour, nous faisons de la photo animalière. Nous sommes allés à l’Ile en octobre 2021. Nous aimerions y retourner mais cette fois-ci prendre des petits. J’aimerais savoir qu’elle est la bonne période pour prendre ces photos. En vous remerciant d’avance pour cette info.

Le Québec maritimeLe Québec maritime

Bonjour Lucie, On peut voir les premiers oisillons vers la fin juin, mais le début juillet est un très bon moment pour voir plus de petits. Bon voyage en Gaspésie! :)