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Saveurs régionales : Le thé du Labrador
Le ledum groenlandicum ou le ledon du Groenland est le nom scientifique pour le thé du Labrador, baptisé ainsi par les premiers explorateurs qui ont découvert cette plante dans ces régions. Il a aussi été surnommé thé des Esquimaux et thé velouté.
Vous le reconnaîtrez par ses feuilles vert tendre à surface rugueuse et cotonneuse, poussant dans un arbuste de taille moyenne (30 à 120 centimètres). La partie récoltée est généralement la feuille. Celle-ci est de forme étroite et de structure coriace, aux bords qui s’enroulent. Au printemps, la plante ne fournit que quelques feuilles. La durée de vie de celles-ci étant de deux ans, vous verrez également celles de l’année précédente. En juin, le plant prend la forme d’une boule à fleurs blanches. À ce moment, il est alors possible d’observer des vieilles feuilles dont la partie inférieure est couverte de poils roux et des nouvelles feuilles avec une surface de poils blanchâtres. La vieille feuille (ou la fleur) est celle que vous voudrez cueillir pour boire en infusion. La prudence est de mise, car le thé du Labrador ressemble à une plante toxique : le kalmia à feuilles étroites. Recherchez alors le duvet sous les feuilles pour vous assurer de choisir le thé du Labrador.
Usages multiples
Les premiers grands utilisateurs, les peuples des Premières Nations et les Inuits, boivent l’infusion du thé du Labrador principalement pour ses vertus thérapeutiques. Il guérirait entre autres certains troubles respiratoires, digestifs et rénaux, les rhumatismes, le scorbut et les maux de tête.
De récentes études universitaires québécoises ont démontré que la tige du thé du Labrador contiendrait un composé pouvant lutter contre les tumeurs en médecine traditionnelle. De plus, une autre étude, réalisée sur la communauté autochtone des Cris, révèle que l’extrait de cette plante favoriserait la lutte contre le diabète.
Conservation et consommation
Le thé du Labrador dégage une odeur caractéristique. Il procure un goût exquis en infusion et assez prononcé pour mariner vos pièces de gibier. Vous pouvez tout aussi bien l’utiliser en remplacement de la menthe dans les rouleaux printaniers ainsi qu’en substitution à l’essence de vanille dans les desserts.
Sa richesse en tanins commande une modération dans la fréquence de consommation comme boisson (pas plus de deux fois par jour) et une courte infusion (entre deux et quatre minutes) afin d’éviter les crampes et les maux d’estomac. Les femmes enceintes de six mois ou moins et les enfants de moins de six ans devraient s’abstenir de le consommer.
Pour conserver la saveur des feuilles plus longtemps, rangez-les dans un contenant hermétique une fois séchées par le soleil (ou au four).
Où se le procurer?
Le thé du Labrador se retrouve abondamment dans un climat boréal ou arctique. On peut le récolter à l’année, notamment dans les régions maritimes du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine, essentiellement dans les lieux humides et acides comme les tourbières, mais aussi parfois sur les rochers dénudés. Afin de garder vivante la biodiversité et d’assurer la pérennité de l’espèce, il est recommandé de laisser plusieurs feuilles sur chaque plant.
Si l’envie vous prend de visiter les régions du Québec maritime, profitez-en pour faire une balade en forêt puisque la cueillette du thé du Labrador y est simple et accessible à tous. Vous pourrez alors vous vanter d’avoir une portion de la forêt boréale québécoise dans votre tasse ou votre assiette!
(2) commentaires
Royal Messier
Il y a une demande vous pouvez nous en procurer en mai prochain? Royal Messier prop.
Tanya
Bonjour M. Messier, Je ne suis pas certaine de comprendre votre question? Vous pouvez me donner des précisions? Merci! Tanya Le Québec maritime