D’une longueur de près de 1 200 km, le Saint-Laurent est sans contredit le cours d’eau le plus majestueux du Québec. Composé d’eau douce devenant graduellement salée avant de rejoindre le golfe, le Saint-Laurent recèle un milieu de vie riche et unique où évoluent des animaux marins captivants. Certains sont plus connus et emblématiques, comme le béluga, alors que d’autres cachent des secrets étonnants et gagnent à être découverts. Voici quelques coups de cœur de l’équipe d’Exploramer.

1. La patelle

Observé sur les côtes rocheuses du Saint-Laurent marin, ce mollusque est aussi appelé « chapeau chinois » en raison de la forme de sa coquille. La patelle vit fortement collée aux rochers à l’aide de son gros pied musculeux qui agit comme une ventouse. En sécrétant un acide et à l’aide de sa radula (langue râpeuse), elle creuse une cavité épousant parfaitement la forme de sa coquille, dans laquelle elle peut s’encastrer et se protéger. Quand elle doit se déplacer pour s’alimenter, elle laisse derrière elle une « trace chimique ». Une fois rassasiée, elle utilise son odorat développé pour retrouver son chemin et regagner exactement le même endroit, où elle s’encastre à nouveau pour digérer en toute tranquillité.

2. La crevette nordique

La crevette nordique vit dans les eaux froides du golfe du Saint-Laurent. Ce crustacé est un hermaphrodite séquentiel. En d’autres mots, il a la capacité remarquable de changer de sexe au cours de son cycle de vie. Cette espèce commence son existence comme mâle, pour une période de 1 à 4 ans, et devient ensuite femelle pour le reste de sa vie. Sa longévité est d’environ 8 ans.

3. L’anémone

Il existe plusieurs espèces d’anémones fixées aux fonds marins du Saint-Laurent, dont l’anémone plumeuse et l’anémone rouge du nord. Ces animaux pondent des œufs, mais se reproduisent plus souvent par clonage. À partir d’un petit morceau de l’organisme se détachant du pied lors d’un déplacement, un nouvel individu au patrimoine génétique identique est créé. Certaines espèces d’anémones peuvent vivre plus d’une centaine d’années.

4. L’étoile de mer

La régénération de membres est sans doute la plus extraordinaire capacité biologique des étoiles de mer. En effet, en cas d’attaque, les étoiles peuvent abandonner un bras à un prédateur sans danger pour leur survie.  Le membre perdu, ou la partie cassée ou mangée par le prédateur, sera ensuite régénéré. Bien que l’étoile de mer commune soit la plus abondante, plus d’une quinzaine d’espèces d’étoiles de mer vivent dans le Saint-Laurent.

5. Le chaboisseau à épines courtes

Ce poisson de fond, commun dans le milieu marin du Saint-Laurent, est un expert du camouflage. Le chaboisseau, aussi appelé « crapaud de mer », a l’incroyable aptitude de prendre la coloration du milieu dans lequel il se trouve. Ce sont les chromatophores, des cellules pigmentaires permettant la modification de la couleur, qui sont responsables de cette capacité de « mimétisme ».

6. Le requin du Groenland

Mesurant généralement entre 3 et 5 mètres, ce requin vivant en eau froide est l’un des plus gros requins carnivores du monde. Des études ont permis de découvrir qu’il pouvait vivre jusqu’à près de 400 ans, ce qui fait de lui le vertébré ayant la plus grande longévité jamais observée. Le requin du Groenland peut se retrouver dans les profondeurs de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Sa présence a été rapportée au large de Baie-Comeau et dans le fjord du Saguenay.

7. La moule bleue

Le byssus est une substance fibreuse et collante sécrétée par la moule pour se fixer solidement aux rochers ou à toute autre surface. Les filaments du byssus présentent une ténacité adhésive inégalée et une grande résistance à l’usure. Ces propriétés exceptionnelles en ont fait un objet d’étude de grand intérêt, notamment dans les domaines de la médecine, de l’alimentation animale et de l’industrie cosmétique.

8. Le homard

Présent dans les fonds rocheux de l’estuaire et du golfe, le homard est certainement le plus gros et le plus connu des crustacés du Saint-Laurent. Différents faits étonnants liés à sa coloration sont cependant méconnus. En effet, bien que sa couleur typique soit un brun verdâtre, il arrive que certains spécimens arborent des couleurs qui sortent de l’ordinaire, tel le bleu. Cette coloration particulière est due à une mutation génétique rare qui survient chez un homard sur 3 millions. Des homards jaunes peuvent aussi être observés. Encore une fois, il s’agit de cas rares, rencontrés chez un homard sur 5 millions.

9. Le loup atlantique

Cette espèce de poisson vivant dans le golfe du Saint-Laurent est capable de produire une protéine antigel qui lui permet de résister à des eaux glaciales aux températures avoisinant le point de congélation. Cette protéine constitue une molécule d’intérêt pour l’industrie médicale, pharmacologique et alimentaire.

Ces informations vous ont captivé? Vous voulez en apprendre davantage sur ces espèces fascinantes et pouvoir les observer de plus près? Une visite des aquariums et des bassins tactiles d’Exploramer, un musée des sciences de la mer situé à Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie, vous permettra d’aller à la rencontre d’une foule d’organismes et de poissons habitant l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Plus de 1000 spécimens vivants de 60 espèces différentes peuvent y être observés. D’autres découvertes surprenantes vous y attendent!

Sources :

• Algues et faune du littoral du Saint-Laurent maritime : Guide d’identification, par Robert Chabot and Anne Rossignol, Pêches et Océans Canada, 2003
• Documents internes d’Exploramer
• Espèces aquatiques – Pêches et Océans Canada
• Faune et Flore du Biodôme - Espace pour la vie Montréal
• Réseau de Suivi sur la Biodiversité Aquatique