Le blogue du Québec maritime

Derrière des projets exaltants, des femmes fonceuses et inspirantes!

Derrière des projets exaltants, des femmes fonceuses et inspirantes!

Portrait de 4 passionnées qui ont suivi leur rêve

Un voyage dans les régions maritimes du Québec laisse assurément une trace importante dans nos souvenirs par la beauté du paysage bien sûr, mais aussi grâce aux rencontres marquantes qu’on peut y faire. En cette journée internationale des femmes, nous avons le plaisir de mettre en lumière quatre passionnées qui ont suivi leur instinct et qui se sont investies dans des projets inspirants, à leur image.   

Nathalie Decaigny

Arrêt incontournable du Témiscouata, au Bas-Saint-Laurent, le Domaine Vallier Robert élabore de savoureux alcools issus de l’érable. Depuis 25 ans, Nathalie et Vallier ouvrent leurs portes aux visiteurs, leur donnant ainsi accès aux dessous de cette production. Au départ, c’était le rêve de Vallier, qui menait ses recherches sur l’érablière familiale. Mais ce rêve s’est rapidement taillé une place dans la tête et le cœur de Nathalie également. Originaire de la Belgique, elle était en voyage au Québec, en questionnement sur son avenir et à la recherche du feu sacré, lorsqu’elle rencontra Vallier. C’est en le voyant si motivé par son projet que le déclic s’est fait!

Créative et habile avec les mots, elle contribua donc dès le départ à concevoir l’image de marque de l’entreprise. « J’ai trouvé ma place, non pas par mes études – je suis ingénieure agronome –, mais plutôt par l’image, le marketing et les communications, qui n’étaient pas nécessairement mes talents d’origine. Et Vallier et moi, on a le sens de l’accueil, on aime les gens, alors on était sur la même longueur d’onde sur ce plan-là. L’idée de développer l’activité agrotouristique, c’est devenu mon projet à moi aussi. », raconte Nathalie qui est un peu aujourd’hui comme la gardienne des lieux, s’assurant que tout se déroule bien et prenant part aux différentes décisions qui concernent l’entreprise. Son côté scientifique est aussi mis à profit lorsque vient le temps de goûter aux produits. Une des plus grandes fiertés de Nathalie est d’ailleurs l’excellente qualité des vins qu’ils développent. « Mon vœu, c’est que nos produits s’inscrivent dans les mœurs », lance-t-elle.

L’amour de la terre, elle l’a bien ancré en elle. Une recherche généalogique lui a même permis de découvrir que sa famille œuvre dans le domaine de l’agriculture depuis les années 1500. « Ce qu’on fait ici est cohérent avec la nature. On cueille l’eau d’érable dans la forêt et on la transforme. Je trouve que même si c’est moins conventionnel que ce que j’aurais pu faire en Belgique, je reste dans cette ligne-là. Et je pense que je ne suis pas quelqu’un de tout à fait conventionnel, donc ça me va bien! »

Le parcours de Nathalie et toute la passion qui l’habite lui inspirent ce conseil : « Trouve ce qui te donne le feu sacré. Quel que soit ton projet, qu’il soit grand ou petit, fonce pour le vivre et le réaliser, fais ce qui t’anime! »

Kalika Sinnett

C’est dans un cours au cégep, grâce à une professeure captivante, que Kalika eut la piqûre pour l’histoire. Elle détient d’ailleurs aujourd’hui un baccalauréat dans ce domaine, avec une concentration sur l’histoire des Autochtones au Canada. De descendance micmaque et originaire de Gaspé, Kalika s’est exilée dans de plus grands centres pour ses études. Lorsqu’elle eut vent de l’ouverture du poste de directrice du Site d'interprétation Micmac de Gespeg en 2017, elle y vit l’occasion parfaite de retrouver sa terre natale gaspésienne pour y vivre sa passion : « J’avais l’impression que ce poste avait été créé pour moi. Tout ce que j’avais étudié, tous mes buts et mes intérêts, tout ça s’y trouvait. Je me suis croisé les doigts et je l’ai eu! ».

Pour Kalika, le site d’interprétation est un lieu d’une grande importance pour plusieurs raisons. « Ça existe depuis plus de 20 ans! C’est l’endroit où notre nation est capable de partager sa culture, ses traditions avec les locaux et les visiteurs d’ailleurs, mais aussi un endroit où les membres de notre communauté peuvent approfondir leurs connaissances. », affirme-t-elle. Sur place, grâce à une exposition permanente et un site extérieur recréant un village mi'gmaq d’autrefois, un guide-interprète vous explique le rôle de chacun (femmes, hommes, enfants, grands-parents) à travers les saisons. Des ateliers de création de capteurs de rêves, de paniers, et autres confections traditionnelles sont aussi offerts, et une belle petite boutique met en valeur des objets et souvenirs fabriqués par des membres de la communauté.

« Quand les gens arrivent chez nous, ils ont une petite connaissance de qui sont les Mi'gmaq. Mais en faisant la visite guidée, en passant un peu de temps dans la boutique, en jasant avec les employés, ils ressortent avec des étoiles dans les yeux d’avoir tellement appris. Ça, c’est la raison, je pense, pour laquelle je suis là. J’en ai presque les larmes aux yeux, parce que je vois tout l’effort qu’on y met, le partage qu’on fait et notre volonté. Ça porte fruit! On le voit dans le visage des gens. », mentionne Kalika, remplie de fierté.

En cette journée qui souligne les droits des femmes, elle souhaite que chacun d’entre nous prenne le temps de s’informer sur deux causes d’importance qui lui tiennent particulièrement à cœur, soit celle des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, et celle des enfants disparus et des survivants des pensionnats autochtones, leurs familles et leurs communautés (Chaque enfant compte).

Coralie Dumais

Son plan de carrière initial : être professeur. Coralie, une fille débordante d’énergie, a bien en main son diplôme en éducation préscolaire et en enseignement primaire. Elle a par contre vite découvert que sa voie n’était pas dans une école, mais dans la nature! Avec son acolyte Frédéric, elle a démarré en 2018 Attitude Nordique, une entreprise de tourisme d’aventure située à Baie-Comeau, en Côte-Nord.

« Ma fierté, c’est de démocratiser le plein air. Dans le secteur, il n’y avait pas d’entreprises qui faisaient ça. Et pourtant, on a tellement un beau milieu, un environnement en nature, on a le terrain de jeu pour ça! » souligne Coralie pour qui le développement durable occupe une grande place dans ses valeurs, et par le fait même dans celles de l’entreprise. D’ailleurs, il était important pour elle qu’Attitude Nordique soit bien ancrée dans la communauté, et favorise le maillage avec des partenaires locaux. Elle se fait un point d’honneur de mettre en valeur des produits du terroir lors des excursions.

Le fait d’initier les jeunes au plein air, d’éduquer et de sensibiliser les gens à l’importance de protéger la nature à travers des excursions motive grandement Coralie. Elle adore aussi mettre sa créativité au service de l’entreprise en élaborant de nouvelles expériences pour les clients. Elle a par exemple eu l’idée de combiner rabaska dans la baie Saint-Pancrace, cours de vin avec une sommelière et dégustation de tapas. Tentant non?

Au fil des saisons, Coralie et son équipe offrent une foule de services : des activités comme du kayak de mer, de la planche à pagaie (SUP) et de l’apnée, des cours de survie, des cours de gastronomie en plein air, des camps de jour, des activités de team building, etc. De quoi donner un vent de dynamisme au secteur, qui était par le passé surtout connu pour son aspect économique et industriel.

S’il faut retenir un message du discours et du parcours de Coralie, c’est bien celui-ci : « Suivre son cœur. Il faut faire des choix pour être bien. Suivre sa passion. Ne pas avoir peur de se lancer. Ça peut tellement être enrichissant sur le plan personnel et professionnel. »

Pauline-Gervaise Grégoire

Comme on le voit régulièrement dans les histoires d’entreprises familiales, Pauline était au départ bien motivée à faire complètement autre chose que ses parents. Elle a même quitté ses Îles de la Madeleine à 14 ans pour faire du sport-études en ballet à Montréal. Voyant qu’elle ne deviendrait pas une danseuse étoile, elle se dirigea dans un baccalauréat en communications. C’est en voyageant un peu partout qu’elle se rendit compte que l’archipel lui manquait et que son avenir était sans doute là-bas. À son retour, elle apprit tout ce qu’elle devait savoir sur Les Artisans du Sable aux côtés d’Albert et de Nicole, avant d’en reprendre les rênes.

À ce moment, Pauline avait 26 ans, et pilotait un projet qui à la base, n’était pas le sien. L’entreprise était déjà très bien établie; un atelier-boutique-économusée® où le sable est à l’honneur, ayant pignon sur rue au Site historique de La Grave. Une formule gagnante! Mais avec les années, le besoin que son entreprise corresponde plus à sa vision et à celle de son conjoint Martin est devenu encore plus fort. « Le sable, c’était vraiment la passion de mes parents, pas la mienne. Mais ça marchait tellement bien! Honnêtement, je ne trippais pas tant à ce moment-là. C’est important pour moi d’être sur mon X, sinon, je vais aller faire autre chose. », confie Pauline.

C’est ainsi que Les Artisans du Sable est devenu l’Atelier Côtier, permettant à l’équipe d’explorer bien d’autres matériaux et de s’éclater dans la création : « C’est tellement plus nous, on a des tonnes d’idées! On est contents de rentrer le matin. On fait du beau, on fait quelque chose qu’on aime! ». Outre ce grand saut, une des grandes fiertés de Pauline est d’avoir réussi à créer une dynamique et un esprit de famille au sein de l’entreprise, où chacun a sa place et est heureux. Pour elle, « c’est la base de tout »!

De son expérience, voici ce que Pauline retient : « Si tu ne l’essaies pas, tu ne le sauras jamais! Essaie-le avec tout ton cœur. Quand ton cœur est là, tu es convaincant et les gens ont envie d’embarquer. Ça, ça déplace des montagnes! »

Ces quatre femmes ont en commun une énergie contagieuse, le sens du partage et le désir d’aller à la rencontre de l’autre. C’est pourquoi on aime tant leur rendre visite et les entendre parler de ce qui les passionne! Qui sait? Vous pourriez les croiser sur votre chemin lors d’un prochain voyage dans nos régions! Saluons aussi au passage toutes les femmes œuvrant en tourisme dans notre coin de pays et qui, comme Nathalie, Kalika, Coralie et Pauline, ont des idées plein la tête et prennent plaisir à partager une parcelle de beauté de nos régions avec vous. 

Auteur Marie-Eve Lagacé

Gaspésienne d’origine, Marie-Eve Lagacé adore l’écriture autant que son coin de pays! Imaginez la joie qu’elle ressent alors qu’elle peut combiner les deux en rédigeant des billets pour le du blogue du Québec maritime! Ses sujets de prédilection? Les gens, la culture locale et les trésors insoupçonnés, voire insolites, que cachent nos régions. Bien qu’elle soit plus du type à relaxer avec un petit café et un bon livre, elle aime aussi se balader à la découverte de nouveaux paysages, ou encore nager avec les saumons de la rivière Matapédia!

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