Le blogue du Québec maritime
- Pauline Gervaise-Grégoire
La vie aux Îles de la Madeleine
Entrevue avec Pauline-Gervaise Grégoire d'Atelier Côtier
Les Îles de la Madeleine, c’est un petit coin de paradis aux yeux des visiteurs… Et ça l’est aussi pour les Madelinots! Nous étions curieux d’en apprendre davantage sur le mode de vie des habitants de la région, leur rapport à l’insularité et leur regard sur le paysage qui les entoure. Nous avons donc discuté avec Pauline-Gervaise Grégoire, directrice et propriétaire d'Atelier Côtier, qui s’est gentiment prêtée au jeu en répondant à nos questions. Voici ce qu’elle a à dire à propos de « ses Îles ».
Le Québec maritime (LQM) : Vous avez grandi aux Îles de la Madeleine. À quoi ressemblaient vos étés étant enfant?
Pauline-Gervaise Grégoire (PG) : J’ai passé mon enfance sur La Grave. Mes parents vendaient des abat-jours de sable durant l’été, l’hiver nous partions en voyage dans l’Ouest américain. Il y avait plus d’enfants sur La Grave à l’époque. On plongeait dans la baie, pour regarder les petits homards, on passait du temps au Café de La Grave, à boire des jus trois couleurs. On jouait à « vérité-conséquence » dans les rochers devant la maison de Madame Painchaud. La vie était simple et belle.
LQM : Comment le fait d’être insulaire influence-t-il votre quotidien? (ex. déplacements, achats, activités, etc.)
PG : Vivre sur une île est un choix qui implique forcément une communion avec la nature. Au quotidien, on en profite! C’est le surf au petit matin, la course pour aller au boulot, la baignade pendant la pause du dîner, le ski de fond sous la pleine lune en hiver. Chaque saison apporte ses activités différentes. Mais sortir deux fois par année est un incontournable. Dans mon cas du moins. On fait le plein de saveurs dans les restaurants, on magasine en « furie »... D’ailleurs les commerçants sont souvent heureux de voir arriver des Madelinots! Bien qu’on achète local dès que c’est possible, un retour du continent veut forcément dire voiture à pleine capacité! On voyage pour voir d’autres horizons, faire le plein de différences.
Être insulaire demande aussi de la débrouillardise. Pour développer un travail que l’on aime et pour se rapprocher des gens que l’on aime sur le continent. Mais la technologie a beaucoup aidé. On se sent moins loin, on fait partie d’un tout.
LQM : On dit que le rapport au temps est différent aux Îles. Êtes-vous d’accord? Comment expliqueriez-vous cela?
PG : Pas nécessairement. Je crois que le rapport au temps est relatif aux personnes, non au lieu. C’est sûr que le temps est agréable sur une île. On voit le soleil se lever, se coucher… Le rythme des jours et des saisons est plus évident, comme un cœur qui bat. Et on en fait partie. Mais il y a tout de même moyen de se mettre dans le jus, comme partout ailleurs… Le temps, il faut le prendre… c’est tout.
LQM : En quoi la région est-elle inspirante pour les artistes et artisans?
PG : Cette communion avec la nature que nous vivons sur une île stimule la créativité. La nature elle-même est artiste. Si on s’arrête pour l’observer, c’est une source d’inspiration intarissable. Le défi de faire un métier que l’on aime sur une île, c’est aussi très stimulant. Il faut aller au bout de soi pour réussir et surmonter les obstacles que les gens « du continent » n’ont pas nécessairement à côtoyer.
LQM : Nommez 3 lieux (paysages ou attraits) à voir absolument lors d’une visite aux Îles.
PG : Bonus, ces trois suggestions peuvent être gratuites!
- Marche au bout du Banc (plage du Sandy Hook). Il faut se rendre au bout. C’est la récompense! Je suggère une bouteille de vin blanc dans le sac à dos...
- Promenade sur des buttes pour ramasser des petits fruits, les cheveux au vent (question de déjouer les maringouins)
- Jouer dans l’eau, d’une façon ou d’une autre. L’eau salée a un pouvoir indéniable sur la bonne humeur. Elle rend les gens heureux. Je vous le dis!
LQM : Une suggestion de met typiquement madelinot à goûter?
PG : Je suis une fille des Îles… allergique aux fruits de mer! Donc difficile à dire. Je me rabattrais donc sur l’excellent choix de bières de la microbrasserie À l’abri de la Tempête. Paraîtrait qu’une bière équivaut à un steak… Alors voilà!
LQM : Un conseil d’ami pour ceux et celles qui s’apprêtent à visiter les Îles pour la première fois?
PG : Les Îles en vacances, j’en rêve… haha! Elles sont parfaites pour s’arrêter et prendre le temps de vivre. Ne faites pas trop de plans et suivez le rythme des humeurs de la météo, et des surprises qui s’offriront à vous.
LQM : Quelque chose à ajouter?
PG : Les Îles sont magnifiques et la situation géographique de l’archipel en fait un lieu privilégié pour ceux qui s'y rendent. Vous trouverez assurément un endroit paisible pour décrocher du quotidien!
(1) commentaire
anne Gagnon Gagnon Boivin
Je rêve de retourner aux Iles, c'est un hâvre de paix. Il n'y a rien pour égaler des vacances aux Iles de la Madeleine.