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Ma participation à la première TDLG à bottine
Il y a d’abord eu le ski de fond et le vélo (qui n’est plus offert). L’hiver, et l’été.
Cette fois-ci, l’organisation de la Traversée de la Gaspésie (TDLG) a fait naître ce qui risque de devenir un incontournable, la TDLG à bottine. C’est à titre d’adjointe à la coordination que j’ai eu la chance de me joindre à l’équipe quelques semaines avant le jour J. Je vous parle un peu de mon expérience. Qui sait? Cela vous donnera peut-être envie de faire partie de l’aventure pour une prochaine édition!
Ce qu’on propose : plus de 115 kilomètres de randonnée pédestre dans les splendeurs de l’automne gaspésien, du mont Albert jusqu’à Gaspé, en passant par le côté nord de la péninsule. Le forfait offre une prise en charge totale, des guides professionnels à l’hébergement, sans oublier les collations et l’animation.
Du 27 septembre au 4 octobre 2014, ce sont 125 randonneurs de partout au Québec, du Canada, de la France et des États-Unis qui se sont rassemblés pour cette grande fête de l’amitié et du plein air. En effet, c’est maintenant connu; au-delà du défi sportif, la TDLG est une semaine de rencontres et de partage. Une incursion au cœur du monde gaspésien!
La fébrilité était palpable, tant pour l’équipe qu’au sein de cette première cohorte, qui devenait en quelque sorte « cobaye » de ce qui s’est finalement avéré être une belle et grande aventure!
Voici, à mon avis, 3 bonnes raisons de participer à la TDLG à bottine :
1. Pour l’ambiance
Parce que les arts et la musique ont eux aussi un pouvoir rassembleur, une importante partie de l’expérience « TDLGienne » y est consacrée. En effet, il y a d’abord Sylvie Gallant, la semeuse de bonne humeur accordéoniste, fidèle au poste depuis des années, qui accompagne les randonneurs aux points de départ et d’arrivée, pour leur donner une erre d’aller pour partir, de quoi fredonner sur les sentiers, et un boost d’énergie à l’arrivée. Il y aussi le house band, le TDLG jazz trio, un incontournable, qui berce l’esprit et apaise les muscles endoloris à travers d’envoûtants airs de jazz, du 5 à 7 aux fins de soirées.
Et finalement, il y a les gitans, les musiciens de brousse, qui parcourent les sentiers et apparaissent, en surprise, à un endroit ou un autre. Cette année, c’est le duo acadien V’là l’bon temps qui a égayé la route avec sa flûte et sa guitare. De quoi redessiner ce qu’il faut de sourire sur son visage quand l’énergie diminue!
Et pour cette première édition, nous avons eu la chance d’avoir comme animateurs de nos soirées les comédiennes québécoises Sophie Faucher et Pascale Bussières, ainsi que l’humoriste Pierre Brassard. Il n’y a pas à dire, rires, délires et petits plaisirs étaient au rendez-vous!
Beaucoup d’autres surprises et moments magiques complètent l’animation… mais il faut les vivre pour les découvrir!
2. Pour la panse
Les sportifs aiment manger bien et manger bon! L’équipe de Gaspésie Gourmande, en partenariat avec les chefs de la région et les communautés d’accueil, a fait un travail de maître pour planifier des repas sains, savoureux… et gaspésiens, du déjeuner au souper, en passant par les traditionnels shooters de fin de parcours et les petites bouchées servies à l’apéro. Quelques exemples : tartare de yack, acras de turbot, crevettes fraîches, bisque de homard, osso-buco de porc, filet de saumon à l’érable, lasagne aux fruits de mer, boules à la morue, flan à la courge, étagé de pommes… Mmm! Je salive juste d’y repenser!
3. Pour l’expérience
Jour 1 – Mont Albert (boucle de 17,5 km)
Jour 2 – Mont Jacques-Cartier, mont Xalibu, Lac-aux-Américains (23 km)
Les montagnes du parc national de la Gaspésie, nichées au cœur des Chic-Chocs, proposent une mise en jambe audacieuse, que ce soit avec les 800 mètres de dénivelé qui séparent les randonneurs du fameux plateau de « Monsieur Albert », ou avec le sommet du mont Jacques-Cartier, juché à 1280 mètres d’altitude, qui en fait le toit de la Gaspésie. Cependant, la vue à couper le souffle que l’on retrouve aux sommets fait vite oublier les montées pour le moins sportives à travers roches et lichen. Là-haut, l’infinitude! On se sent tout à coup tellement petits, mais en même temps, avec la profonde conviction d’être à la bonne place au bon moment. Certains chanceux ont même pu observer quelques individus du troupeau de caribous qui réside dans ces montagnes. « Être là, reconnaissante face à la vie qui m’offre cette belle aventure, en extase devant ce paysage du bout du monde, lorsque tout à coup, deux caribous traversent notre route… larmes instantanées », a indiqué Sophie Faucher qui faisait partie des privilégiés.
Jour 3 – Mont-Saint-Pierre – L’Anse-Pleureuse (25 km)
Jour 4 – Grand-Étang – L’Anse-à-Valleau (17,3 km)
Les randonneurs ont ensuite pris la route des montagnes à la mer, pour sillonner le côté nord de la Gaspésie, de Mont-Saint-Pierre à L’Anse-à-Valleau. Là, c’est le réveil des sens, la nature en poème. Un automne qui bat son plein et la lumière qui se fraie un chemin à travers ses couleurs, l’odeur si particulière de la forêt qui se dépouille, des feuilles qui craquent sous les pieds, l’air salin et le chaud soleil caressant la peau… « …tout est dans la légèreté du pas; il faut se délester, redevenir enfant, être », poétise Pascale Bussières, porte-parole de la TDLG à bottine.
Jour 5 – Parc national Forillon : Les Crêtes, mont Saint-Alban, Cap-Bon-Ami (18 km)
Jour 6 – Parc national Forillon : Les Graves et Cap-Gaspé (18 km)
Et la dernière étape, le parc national Forillon : le bout du monde. Une rencontre avec l’immensité qui, selon Claudine Roy, présidente et co-fondatrice des Traversées de la Gaspésie, « allonge le regard et agrandit l’âme ». Une finale moins exigeante, mais qui a justement permis aux participants de poser les yeux sur cet horizon qui promet tout. Même les baleines s’étaient donné rendez-vous pour saluer le défi que venaient d’accomplir les randonneurs. J’ai pu me joindre à quelques-uns d’entre eux pour une courte portion du parcours et, après avoir demandé à Denise Boisvert, participante, si elle était satisfaite de sa semaine, elle m’a répondu, les yeux pleins d’eau : « Je suis certaine, certaine, que de toutes les personnes rassemblées ici, je suis la plus heureuse ». Étant en rémission de cancer depuis un an, elle voyait la TDLG à bottine comme un aboutissement, une victoire dans cette lutte contre la maladie. Et à ce moment-là, je me suis dit que je faisais quelque chose de bien, et que pour plusieurs, nous étions créateurs de bonheur.
Le dernier matin, au départ des randonneurs, Marie-Claude, une participante, m’a dit, la voix chevrotante : « C’est fort ce qu’on vient de vivre. C’est impossible de revivre quelque chose comme ça… Monter ensemble, descendre ensemble, rire ensemble, avoir mal ensemble, être fatigués ensemble, découvrir ensemble… ». Et je pense qu’elle a raison. Je pense que la TDLG, c’est d’abord et avant tout le plaisir d’être ensemble, et d’avoir le sentiment de faire partie de quelque chose d’unique et de grandiose…
Vous souhaitez vous aussi faire partie de l’aventure? Consultez les détails de l’événement pour planifier votre participation.
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