Le Bas-Saint-Laurent est un lieu de prédilection pour observer différentes espèces fauniques, notamment les oiseaux. Bordée par le Saint-Laurent, la région est propice à l’alimentation de la faune ailée, qui y trouve un garde-manger bien rempli où se nourrir durant leur migration automnale. Afin de vous en apprendre davantage sur les lieux accessibles pour l’ornithologie ainsi que sur les espèces à repérer, Le Québec maritime s’est entretenu avec Jean-Étienne Joubert, naturaliste au Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Pour M. Joubert, il ne fait aucun doute que la région soit parfaite pour les passionnés d’ornithologie. « Le Bas-Saint-Laurent suit le sud de l’estuaire du Saint-Laurent, qui est une voie migratoire importante, pas seulement pour les oiseaux aquatiques, mais aussi pour beaucoup d’oiseaux terrestres, comme les oiseaux de proie » explique-t-il. Il affirme aussi que c’est au sud de l’estuaire que l’on retrouve davantage de côtes basses propices à l’établissement de marais côtiers, qui sont utilisés comme haltes migratoires et comme aires de nidification. C’est le cas pour certaines espèces en péril, dont le hibou des marais, le bruant de Nelson et le râle jaune.

Un autre facteur est la rencontre de deux milieux dans l’estuaire, soit entre les eaux qui proviennent de l’Atlantique Nord et l’énorme cours d’eau douce qu’est le Saint-Laurent, ce qui attire bon nombre d’espèces de ces différents environnements. La dernière explication, mais non la moindre, est la mosaïque d’habitats : forêts de feuillus, forêts mixtes, forêts de conifères, plages, marais salés, herbiers de zostères marines, falaises, embouchures de rivières, sans compter les nombreuses îles!

Une foule de lieux pour vos observations

D’est en ouest, aux abords du Saint-Laurent, de nombreux endroits sont accessibles aux ornithologues aguerris ou en herbe. En voici quelques-uns suggérés par M. Joubert :

• Halte marine du Gros Ruisseau, Sainte-Flavie
• Embouchure de la rivière Mitis, Grand-Métis

• Île Saint-Barnabé, Rimouski (vérifier l’horaire des traverses)
• Réserve nationale de faune de Pointe-au-Père, Rimouski
• Quai de Pointe-au-Père et l’anse au Lard à l’est, Rimouski
• Le sentier du littoral, Rimouski
• Les sentiers de l’Éboulis et du Draveur, Rimouski (parc Beauséjour)
• Embouchure de la rivière Hâtée (accessible par le Domaine Floravie), Rimouski (Le Bic)
• Pointe-aux-Anglais, Rimouski (Le Bic)
• Quai de la marina du Bic, Rimouski
• Parc national du Bic – le belvédère Raoul-Roy est un incontournable pour la migration des rapaces
• Saint-Fabien-sur-Mer et Saint-Simon-sur-Mer
• Le quai de Trois-Pistoles et la rivière Trois-Pistoles
• La Route verte peut réserver de belles surprises (entre autres à l’Anse des Rioux, à Trois-Pistoles)
• Île Verte (voir les horaires du traversier)
• Parc côtier Kiskotuk avec le marais de Gros-Cacouna et la Réserve nationale de faune de la Baie de l'Isle-Verte, Rivière-du-Loup (Il est possible de participer au baguage de canards qui s’effectue chaque année de la mi-août à la mi-septembre. Informez-vous en visitant le centre d'interprétation de la maison Girard à L'Isle-Verte)
• Île aux Basques (s’informer auprès du gardien de l’île)
• Île aux Lièvres (communiquer avec la Société Duvetnor pour les horaires des traversées)
• Le marais de Saint-André de Kamouraska, accessible par le village de Saint-André-de-Kamouraksa
• Société d’écologie de la batture du Kamouraska (SEBKA)
• Halte routière sur la Route verte à La Pocatière

D’autres endroits un peu plus loin du littoral sont aussi propices à l’observation des oiseaux : la chute Neigette, le Village des Sources, le Canyon des Portes de l’Enfer , le lac Saint-Mathieu et le parc national du Lac-Témiscouata.

8 espèces emblématiques à contempler l’automne

Voici les espèces « emblématiques » du Bas-Saint-Laurent à observer l’automne :

• Eider à duvet
• Grand héron
• Bernache du Canada
• Canard noir
• Oie blanche (ou oie des neiges)
• Oiseaux de rivages (potentiel d’environ 25 espèces, dont certaines très rares)
• Macreuse à front blanc
• Harle huppé

Il est aussi possible d’observer : le canard colvert, pratiquement toutes les espèces de goélands régionaux, la sarcelle d’hiver, le garrot à œil d'or et le garrot d’Islande, le faucon pèlerin, le pygargue à tête blanche, le busard Saint-Martin, le cormoran à aigrettes, plusieurs petits oiseaux passereaux (bruants, grives, parulines, etc.), le plongeon huard et catmarin, le harfang des neiges, le bihoreau gris, la mésange à tête brune, le geai bleu, etc.

Pour en savoir davantage :

• Le Club des Ornithologues du Bas-Saint-Laurent
• Les Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO)
• L’Observatoire d’Oiseaux de Rimouski (page Facebook)

Jean-Étienne Joubert est ornithologue amateur depuis l’âge de 8 ans. Il a travaillé pour divers organismes pour la réalisation d’inventaires d’oiseaux et de travaux de sensibilisation à l’environnement. Sa formation d’enseignant en art visuel lui permet de développer des outils d’éducation faisant le pont entre la science et le grand public. Il est chargé de projet en éducation relative à l’environnement et ornithologue pour le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire depuis 2009. Cet organisme est l’un des 13 comités ZIP œuvrant pour la mise en valeur et la protection du Saint-Laurent entre la frontière ontarienne et les Îles-de-la-Madeleine. Chaque comité ZIP couvre un territoire distinct et celle du sud de l’estuaire dessert 380 km de côtes de Montmagny à Matane. La mission de l’organisme est de promouvoir et soutenir, par la concertation régionale, les actions visant la protection, la conservation, la réhabilitation des milieux perturbés et l’accessibilité au fleuve Saint-Laurent dans une perspective de développement durable. L’équipe a réalisé divers projets de restauration des berges, d’étude scientifique, de sensibilisation à la faune et à la flore et d’éducation aux risques côtiers dont l’un d’eux lui a valu le prix Phénix de l’environnement : la plus haute distinction en protection de l’environnement au Québec.