Le blogue du Québec maritime
Anticosti – l’île mystérieuse fait rêver
Collaborateur régulier au magazine Explore, l’auteur et journaliste Leslie Anthony est détenteur d’un doctorat en zoologie de l’Université de Toronto. Il a enseigné l’herpétologie (qui traite des reptiles et des amphibiens) et l’anatomie des vertébrés à l’Université McGill (Montréal). Maintenant basé à Whistler (Colombie Britannique), c’est aussi un passionné de ski. Au cours de l’été 2010, Leslie Anthony visitait enfin Anticosti. L’île mystérieuse le fascine depuis la toute première fois qu’il l’a aperçue sur une carte, à l’adolescence.
J’ai toujours été attiré par Anticosti, se rappelle Leslie Anthony, cette île inconnue et mystérieuse que même nos professeurs de géographie connaissaient très peu. Isolées du reste du monde, les îles sont d’autant plus intéressantes aux yeux des biologistes qu’elles possèdent une morphologie et des écosystèmes qui leur sont propres.
Sur l’île d’Anticosti, on retrouve de nombreuses espèces non indigènes, comme le cerf de Virginie, introduit par son ancien propriétaire, le chocolatier Henri Menier (1896). On en compte maintenant quelque 115 000. Ils sont partout sur l’île et n’ont aucun prédateur naturel. Certains sont si habitués à la présence humaine qu’ils approchent de très près les visiteurs.
Les grenouilles du Nord, une autre espèce introduite sur l’île d’Anticosti par Menier, peuplent en grand nombre les eaux fraîches des lagunes. Elles n’ont pas non plus de prédateurs; les espèces indigènes de poissons ne mangent ni leurs œufs ni les têtards. Les grenouilles, par contre, comme d’autres espèces sur l’île, se nourrissent d’insectes, contrôlant ainsi leur prolifération. Étonnant de voir aussi peu d’insectes, surtout à cette latitude et dans un environnement aussi sauvage.
Pendant mon séjour, l’eau entourant l’île était si calme que l'on apercevait de très loin la tête des phoques curieux. Autant de calme est surprenant considérant la réputation d'Anticosti : le cimetière du Saint-Laurent. En effet, plus d’un bateau s’est brisé les reins sur les nombreux récifs qui entourent l’île. Certaines épaves datent même de 400 ans.
Une partie de ce territoire sauvage est protégée par le parc national d’Anticosti. L’île accueille une faune riche et extraordinaire : des mouettes, des cormorans et, bien sûr, des mammifères marins. On peut y observer des phoques, des baleines et, occasionnellement, le plus grand des mammifères : la baleine bleue.
Les rivières à l’eau cristalline courent au fond de profondes gorges aux parois escarpées – rappelant le Grand Canyon. Elles sont entourées de falaises sédimentaires datant de plus de 400 millions d’années. Des fossiles incroyables se cachent au creux de ces roches calcaires! La Jupiter, où Henri Menier aimait pêcher, est connue comme étant une excellente rivière à saumon.
Je me suis rendu jusqu’aux chutes Vauréal et Kalimazoo. Vauréal (76 m) dépasse de 15 m les chutes Niagara, mais son débit est nettement plus modeste. Kalimazoo est petite, mais tout aussi magnifique et intéressante. On peut admirer la chute Vauréal du haut d’un belvédère ou en remontant la rivière à pied pour une randonnée d’environ 7 km, sautant littéralement d’un banc de roches à un autre. Finalement, muni d’un casque et d’une lampe frontale, je me suis aventuré à l’intérieur de la grotte à la Patate. Cette dernière ouvre sur une incroyable enfilade de caves et de chambres, totalisant plus de 600 m de long. On y voit des fossiles de toutes sortes.
Sur l’île d’Anticosti, la nature côtoie le merveilleux. Randonnée pédestre, pêche, kayak de mer, hébergement en auberge, en chalet ou en camping… l’île regorge d’activités, mais elle laisse à ses explorateurs l’impression magique d’être les premiers à la découvrir. Une expérience unique de tourisme d’aventure!
Découvrez l’itinéraire de Leslie Anthony à l’île d’Anticosti pour avoir un aperçu de tout ce qu’il y a à faire sur cette île grandiose!
Initialement publié en 2010.
Propos recueillis par Le Québec Maritime
Commandité par la Sépaq
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