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La traversée de la Gaspésie en ski de fond : la caravane conviviale
  • Les participants de la TDLG à l'arrivée
    Le Québec maritime

La traversée de la Gaspésie en ski de fond : la caravane conviviale

Claudine Roy, grand manitou de la Traversée de la Gaspésie en ski de fond (TDLG pour les initiés), a le « kilomètre gaspésien » dans la peau : entendez par là un kilométrage un brin élastique pour calculer les distances à parcourir chaque jour lors de cet événement bien spécial! Cette semaine de « vacances sportives tout-inclus » invite à découvrir neige et paysages de montagnes et de mer de la péninsule gaspésienne, sorte de gros pouce bordé par l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent ainsi que par la baie des Chaleurs. Ses côtes échancrées ont un petit air de Bretagne et, à l’intérieur des terres, une « mer » de montagnes prolonge ultimement la chaîne des Appalaches par une brochette de sommets de plus de 1000 mètres.

TDLG

Quoi de plus stimulant que de skier dans le cadre enchanteur des Chics-Chocs?

Au programme de l’édition 2016 (du 20 au 27 février) : du sport. Il faut en effet avaler, en sept jours de ski de fond, de 200 à 250 kilomètres, selon les évaluations. Mais qu’on se rassure : il est toujours possible de raccourcir les parcours, voire de sauter un jour, en fonction de son état physique du moment et des conditions météo. Parole de participante : mieux vaut être prêt à tout en la matière, même à la fin février! Il n’est pas rare en effet de frôler les moins 30 degrés Celsius, sans le facteur vent, en grimpant sur le mont Albert, dans le massif des Chic-Chocs, de frapper un bon blizzard au bord de l’eau ou d’affronter une tempête de neige mémorable dans la région de Gaspé… Ceux qui aiment skier dans la neige fraîche sont rarement déçus!

Reste que la plupart du temps, c’est sous un ciel bleu azur qu’on glisse de colline en colline, qu’on se hisse au sommet d’une montagne ou qu’on dévale une piste jusqu’au ras du fleuve. Cette année, 160 skieurs sont convoqués pour ce « party » nature et quelque 40 raquetteurs se joignent au groupe pour la première fois, avec des parcours distincts de dix à vingt kilomètres par jour. Le tout encadré d’une armée de bénévoles chaleureux.

 

Ouïe et goût sollicités

Les Gaspésiens sont aussi de bons vivants et ils le prouvent avec le deuxième volet du programme de réjouissances de la TDLG, qui marie allègrement culture et gastronomie. Avec ses porte-paroles comédiennes (Isabel Richer, Pascale Bussières et Sophie Faucher), plus son humoriste de service (Pierre Brassard), les meetings avant-départ et les soirées après-ski deviennent des rendez-vous à ne pas manquer pour leurs joyeuses pirouettes verbales! La TDLG a aussi ses artistes peintres en résidence et ses musiciens qui suivent la caravane. L’accordéoniste Sylvie Gallant rythme avec bonheur les départs et arrivées sur les pistes; le groupe de musiciens nomades « Les ZAappalaches » trimballe ses instruments en motoneige pour jouer dans les refuges à l’heure du lunch, tandis que le TDLG jazz quartet se charge des animations de soirée.

Alors que les départs se font à la file indienne, bientôt les participants prendront leur distance selon leur rythme.

Alors que les départs se font à la file indienne, bientôt les participants prendront leur distance selon leur rythme.

Surtout, la semaine est ponctuée de dix arrêts dans les villes et villages de la Gaspésie dont les habitants sont partie prenante à l’événement. « L’aspect sportif vient après la communion humaine, celle des rencontres entre skieurs, bénévoles, habitants des villages qui nous accueillent », confie Claudine Roy. C’est avec grande émotion que je me souviens pour ma part de mon arrivée un beau midi à l’église du petit village de Val-d’Espoir. À l’intérieur, un orchestre jouait une musique entraînante qui incitait vite à valser dans les travées. Puis, on se pressait devant les tables abondamment chargées de nourriture préparée par les familles du village. La valse des papilles commençait, des soupes réconfortantes jusqu’aux desserts qui n’en finissaient plus d’épater… Dur de s’extraire pour repartir!

Déjà, la fine cuisine du Gîte du Mont-Albert, dans le parc national de la Gaspésie, avait bien aiguisé ces fameuses papilles et le reste du séjour (lunchs compris) serait à l’avenant. Fort du soutien de l’organisme Gaspésie Gourmande, la TDLG met un point d’honneur à faire découvrir aux participants les meilleurs produits locaux. À moi, personnellement, le souvenir gustatif de ces poissons fumés Atkins dégustés dans un refuge à la fin d’une longue journée de ski, près de Percé… J’en salive encore.

Comme toute bonne chose a une fin, autant la faire grandiose, si faire se peut! C’est en long ruban sinueux, encadré par des virtuoses du kitesurf, que la caravane des skieurs terminera sa course folle sur la glace de la baie de Gaspé avant d’aller faire la fête dans la cathédrale… Où ailleurs qu’en Gaspésie, peut-on imaginer cela?

L’aventure de la traversée de la Gaspésie en ski de fond vous intéresse? Visitez leur fiche pour plus de détails!

Auteur Anne Pélouas

Française d’origine, Anne Pélouas est journaliste au Québec depuis plus de 30 ans. Elle a été pendant 20 ans correspondante au Canada du prestigieux quotidien français Le Monde tout en étant journaliste pigiste, spécialisée en tourisme, plein air et art de vivre, pour des publications québécoises, créneau qu’elle conserve avec passion. Elle a sillonné toutes les régions du Québec maritime et continue à y trouver matière à émerveillement, que ce soit pour des paysages, des activités inusitées ou à cause de rencontres précieuses qu’elle y fait et qu’elle aime à raconter.

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