Le blogue du Québec maritime
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La neige poudreuse et légère de la Gaspésie
Callum Snape
Un voyage hivernal en Gaspésie
En langue micmaque, le mot Gaspé signifie « bout du monde ». C’est ici qu’a commencé mon périple autour de la péninsule gaspésienne, au bout complètement de cette magnifique région.
En prenant l’avion à destination de l’aéroport de Gaspé à partir de Québec, nous maximisons notre temps dans la région en nous évitant huit heures de route, même si de nombreuses personnes nous ont dit par la suite qu’il s’agit de l’un des plus beaux circuits du Québec. Mon ami de longue date et photographe, Taylor Burk, m’accompagne. Notre premier arrêt : le parc national de la Gaspésie.
Un trajet de trois heures de route dans de superbes paysages le long de la côte nous mène de Gaspé à Sainte-Anne-des-Monts, puis à l’entrée du parc national. Nous logeons en plein cœur du parc, au Gîte du Mont-Albert, qui, de l’extérieur, ressemble à une vaste auberge de luxe, mais dont l’intérieur chaleureux rappelle parfaitement celui d’un grand chalet de ski. Son emplacement est parfait, entouré de 13 sentiers de raquette, de 22 km de pistes tracées de ski de fond et d’un terrain infini pour le ski de randonnée.
Pendant nos deux jours sur place, Taylor va faire du ski de randonnée, tandis que je choisis de faire de la raquette, les options étant un peu plus limitées pour un planchiste. Je passe donc ma première journée à explorer le sentier du belvédère de la Chute-Sainte-Anne, puis la deuxième au sentier du belvédère de la Saillie. Il s’agit de sentiers de niveaux facile à intermédiaire. Grâce aux quelque 40 centimètres de neige fraîchement tombés, j’ai énormément de plaisir à me promener dans ce décor hivernal féérique.
Après deux jours dans le parc national de la Gaspésie, nous faisons le trajet d’une heure (très panoramique) jusqu’à Murdochville. Dès notre arrivée, cette ancienne ville minière nous donne l’impression de faire un saut dans le temps, confirmant hors de tout doute que nous sommes ici pour skier du matin jusqu’au soir. Nous avons loué une maison rudimentaire par l’intermédiaire du Chic-Chac, située à quelques minutes de leur auberge où nous nous joignons chaque jour à un joyeux groupe de visiteurs pour déguster de délicieux déjeuners et de succulents soupers concoctés par le chef Simon Dubois.
Il s’agit de la partie du voyage à laquelle j’avais le plus hâte. J’avais entendu parler du Chic-Chac il y a quelques années et de la qualité du catski. Nous arrivons au moment parfait, après deux tempêtes de neige successives qui ont recouvert les montagnes d’une quarantaine de centimètres de neige fraîche, sous un ciel maintenant parfaitement dégagé. Le souper de style familial à l’auberge est une excellente façon de faire la connaissance de tous les gens avec qui nous ferons du ski et de la planche à neige durant nos quelques jours ici.
Nous passons la première journée de notre séjour au Chic-Chac au mont Porphyre, qui offre un terrain parfait pour les skieurs de niveau intermédiaire et une belle initiation au catski en général. Les points de vue sur les alentours sont fabuleux, la neige ventée dans le haut de la montagne devient très légère moins de 30 mètres plus bas. Les pentes sont de longueur moyenne, de 400 à 500 mètres environ, et il faut compter de dix à quinze minutes à l’ensemble du groupe pour les descendre en toute sécurité.
Lors de notre deuxième journée au Chic-Chac, nous allons au mont York, un secteur privé à accès privilégié du Chic-Chac. C’est indéniablement l’une de mes plus belles journées de planche à neige de la saison, dévalant les pentes dans la poudreuse aux genoux, voire aux cuisses, à chaque descente. On ne peut pas demander mieux. L’énergie de notre groupe est contagieuse et nous restons sur les pentes plus longtemps que prévu en raison de notre belle dynamique. Les pentes ici sont un peu plus longues, s’étirant sur 550 à 600 mètres, ce qui exige plus de temps pour chaque descente, en plus des arrêts fréquents pour que tous puissent essayer les sauts de petites falaises et des plateformes de bois aménagées sur la montagne. Ma plus grande surprise est sans contredit la qualité de la neige. La côte est du Canada a la réputation d’offrir de la neige lourde et mouillée, mais ici, elle est poudreuse et légère, tout aussi belle, sinon plus belle, que ce que l’on trouve dans l’Ouest.
Ce soir-là, nous faisons nos bagages et nous conduisons de Murdochville à Gaspé pour y passer la nuit en vue de notre vol, tôt le lendemain matin. Puisqu’il s’agit d’un petit aéroport, il n’est pas nécessaire d’arriver longtemps d’avance, juste assez pour enregistrer nos bagages, passer la sécurité et monter à bord de l’avion.
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