À notre réveil, nous sommes littéralement dans les nuages, encore une fois le vent brille par son absence. Nous sommes à environ un kilomètre du pic de l’Aube au parc national de la Gaspésie, des lames de neige de taille appréciable obstruent le sentier. Les arbres se font de plus en plus petits au fur et à mesure que nous approchons du pic habituellement balayé par le vent. Ces rabougris entièrement givrés et difformes me font penser à des êtres fantastiques figés par l’hiver. Ça compense pour la vue inexistante aujourd’hui… seul le panneau nous confirme que nous nous trouvons bien au pic de l’Aube, mais nous faisons le plein de photos de ce décor des plus particuliers.

Des paysages dignes de cartes de Noël

Dans les nuages, sur le pic de l’Aube © Jean-Pascal Côté

Nous récupérons nos sacs à dos en repassant par la Mésange, et nous entreprenons notre descente vers notre prochain refuge, le Huard. Une motoneige est passée quelques jours plus tôt sur le sentier relativement large. Nous pouvons donc nous laisser aller l’esprit à rêvasser dans un cadre enchanteur, digne de cartes de Noël, au son du petit ruisseau qui coule parallèlement au sentier. Les nuages se dissipent peu à peu et laissent entrevoir les sommets des montagnes généreusement saupoudrés de neige. Nous arrivons relativement tôt au Huard, où nous passons une fin de journée tranquille – d’ailleurs nous y sommes encore fin seuls – question de nous reposer avant notre longue journée de 21 km prévue le lendemain.

Digne d’une carte de Noël © Jean-Pascal Côté

Ce sera la plus longue distance que nous couvrons en une journée durant notre séjour : le sentier du Noroît suit une route carrossable en été. Là aussi, le passage d’une motoneige quelques jours auparavant durcit le fond et nous facilite la tâche. Et nous ne sommes pas les seuls à en profiter! De nombreuses pistes d’orignaux suivent le sentier, coupant dans les bois, pour en ressortir un peu plus loin. L’un d’eux s’est même payé le luxe d’une traversée sur le lac Paul. Nous nous y arrêtons un peu pour casser la croûte et, encore une fois, profiter des paysages de montagnes arrondies saupoudrées de neige, du silence total et de l’absence de vent.

À notre arrivée au refuge, nous rencontrons deux autres personnes qui y passeront la nuit avec nous. Comme nous, ils ont leur rituel dans le parc chaque année au temps des fêtes; ils amorcent leur excursion de ski de neuf jours dans le parc. La nôtre tire maintenant à sa fin et, le lendemain, il ne nous reste plus qu’à redescendre vers la voiture et retrouver la civilisation.

Lisez à propos du début de notre expédition ici.

Pour information :
1981, route du Parc
Sainte-Anne-des-Monts (Québec) Canada
G4V 2E4
Sans frais : 1 800 665-6527
www.quebecmaritime.ca/parcgaspesie

Crédit photo à la une : Marie-Hélène Gonthier